La formule du serment exigé des Templiers fut retrouvée en Aragon, dans les archives de l'abbaye d'Alcobaza :
"Je jure de consacrer mes discours, mes armes, ma force et ma vie à la défense des mystères de la foi, et à celle de l'unité de Dieu, etc. Je promets aussi d'être soumis et obéissant au grand maître de l'ordre [...]. Toutes les fois qu'il en sera besoin, je passerai les mers pour aller combattre ; je donnerai secours contre les rois et princes infidèles, et en présence de trois ennemis je ne fuierai point, mais quoique seul, je les combattrai, si ce sont des infidèles."
Plus ancienne copie de la Règle latine des Templiers
Lors du concile de Troyes, où l'idée d'une règle propre à l'ordre du Temple a été acceptée, la tâche de la rédiger fut confiée à Bernard de Clairvaux. Son oncle, André de Montbard, est l'un des neuf fondateurs de l'ordre du Temple et devient même Grand Maître. La famille de Bernard appartient donc à la moyenne noblesse.
La règle de l'ordre du Temple s'inspire directement de la règle de saint Benoît.
Datée de 1129, la règle primitive, écrite en latin, est annexée au procès-verbal du concile de Troyes. Elle est introduite par un prologue constitué de vingt à vingt-quatre articles selon les éditions. Le corps de la Règle comprend un total de 72 articles.
La Règle de l'Ordre du Temple
articles 77-197 : la hiérarchie de l'ordre
articles 198-223 : le mode d'élection du maître de l'ordre
articles 224-278 : les pénalités
articles 279-385 : la vie conventuelle
articles 385-543 : la tenue des chapitres ordinaires
articles 544-656 : nouveaux statuts pénitentiels
articles 657-686 : la réception dans l'ordre et ses étapes
La Règle de l'Ordre du Temple - Réception dans l'Ordre
Les commanderies ont, entre autres, pour rôle d'assurer de façon permanente le recrutement des frères de l'ordre. Ce recrutement devait être le plus large possible. Ainsi, les hommes laïcs de la noblesse et de la paysannerie libre pouvaient prétendre à être reçus au sein de l'ordre s'ils répondaient aux critères exigés par ce dernier.
Tout d'abord, l'entrée dans l'ordre était gratuite et volontaire. Il était nécessaire que le candidat soit motivé car il n'y avait pas de période d'essai par le noviciat. L'entrée était directe (prononciation des vœux) et définitive (à vie). Le candidat pouvait être pauvre. Avant toute chose, il faisait don de lui-même.
Les principaux critères étaient les suivants :
être âgé de plus de 18 ans (la majorité pour les garçons était à 16 ans) (article 58) ;
ne pas être fiancé (article 669) ;
ne pas faire partie d'un autre ordre (article 670) ;
ne pas être endetté (article 671) ;
être en parfaite santé mentale et physique (ne pas être estropié) (article 672) ;
n'avoir soudoyé personne pour être reçu dans l'ordre (article 673) ;
être homme libre (le serf d'aucun homme) (article 673) ;
ne pas être excommunié (article 674).
Le candidat était prévenu qu'en cas de mensonge prouvé, il serait immédiatement renvoyé."… si vous en mentiez, vous en seriez parjure et en pourriez perdre la maison, ce dont dieu vous garde." (Extrait de article 668)
657. "Beaux seigneurs frères, vous voyez bien que l'ensemble s'est accordé pour faire ce frère : s'il y avait un de vous qui sût quelque chose pour quoi il ne dut être frère avec droiture, qu'il le dise [...]
659. [...]"Sire, nous avons parlé à ce prud'homme qui est dehors et lui avons montré les duretés de la maison [...] il n'y a aucun empêchement pour qu'il puisse et doive être frère, s'il plait à Dieu et à vous et aux frères".
660. Et le maître doit dire avant tout que s'il y avait quelqu'un qui sût autre chose, qu'il le dise, car mieux vaudrait l'entendre maintenant qu'après. Et si personne ne dit rien, il doit dire :"Voulez-vous qu'on le fasse venir de par Dieu?"
661. Et celui qui tient le chapitre doit dire :"Beau frère, vous demandez une grande chose car de notre Ordre vous ne voyez que l'écorce qui est par dehors. Car l'écorce si c'est celle que vous voyez, d'avoir de beaux chevaux et de beaux équipements, et de bien boire et bien manger, et de belles robes, et que cela vous semble bien aise. Mais vous ne savez pas les durs commandements qui sont dedans; (...)
677. Et nous, de par Dieu et de par Notre-Dame Sainte Marie (...) et de par tous les frères du Temple, nous vous accueillons à tous les bienfaits de la maison (...)
Vers 1135-1139, sous la maîtrise du deuxième maître de l'ordre du Temple, Robert de Craon (1136-1149), la règle primitive est traduite en français mais l'ordre des chapitres de la Règle primitive y est complètement bouleversé.
De notre vie vous ne voyez que l'écorce qui est au dehors, mais vous ne voyez pas les forts commandements qui sont au-dedans (Règle de l'Ordre du Temple)
La devise templière
L'étendard des templiers était appelé le beaucéant.
On y lisait la devise templière " Non nobis Domine non nobis sed nomini tuo da gloriam " qui est extraite du Psaume 115 :
1 Non pas à nous, Eternel, non pas à nous, Mais à ton nom donne gloire, A cause de ta bonté, à cause de ta fidélité !
Leur cri de guerre était : A moi, beau sire, beaucéant, à la rescousse !
Leur sceau portait cette inscription : Sigillum militum Christi (sceau des soldats du Christ).
Les Templiers vouaient un culte particulier à la Vierge Marie.
Dans la chapelle, les frères se tenaient debout pour entendre les offices de matines à laudes et toutes les heures (prières) à Notre-Dame. Ils devaient s'asseoir pour chanter le psaume Venite, le premier de l'office de matine, appelé l'Invitatoire. Ils devaient dire leur oraison en silence, simplement.
À la fin des psaumes, ils devaient se lever, se courber pour chanter le Gloria Patri en l'honneur de la Sainte-Trinité tandis que les faibles et les malades qui ne se levaient pas, pouvaient simplement baisser la tête. (articles 13 et 14 de la Règle)
Prière des Templiers
(…) ô Seigneur, je te demande humblement, et je te supplie de m’illuminer, de délivrer et conserver tous les frères du Temple, et tout ton peuple chrétien (…)
Extrait de : Le Chant des Templiers, Manuscrit du Saint Sépulcre de Jérusalem, 12e siècle, par l'ensemble Organum, Marcel Pérès (Naïve).
Xavier Lacavalerie nous fait écouter un Salve Regina... Acheté par le Duc d'Aumale à la fin du XIXe siècle et conservé au château de Chantilly, c'est le plus ancien manuscrit musical des Templiers.
Les Maîtres du Temple
La dernière lettre de Jacques de Molay (21 janvier 1296)
Milites Templi (Soldats du Temple)
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